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Nous ne sommes pas à vendre!

Vendredi dernier, la Maison de l'Europe a organisé un débat public sur l'enjeu des négociations autour du projet d'accord de libre-échange transatlantique, le fameux TAFTA (ou TTIP en anglais).

On ne peut que se féliciter de cette initiative. Le sujet est d'une telle importance pour l'Europe, la France, ses entreprises et sa population, qu'en débattre ouvertement est nécessaire. On regrettera cependant que le débat n'ait pas été plus ouvert aux autres forces politiques et sociales du département, même s'il s'est revendiqué contradictoire. Rappelons par exemple que Patrick Le Hyaric, député européen PCF-FdeG, a été l'un des premiers à rendre publique cette négociation secrète et à en faire la critique. Il aurait été intéressant d'ouvrir en grand la porte au débat à gauche…

Le nécessaire débat

Ce débat demeure d'autant plus nécessaire que la négociation qui a lieu, depuis plusieurs années maintenant, entre les pays de part et d'autre de l'Atlantique et les multinationales, s'est faite dans le plus grand secret. Il aura fallu attendre la bataille des associations et des syndicats pour obliger à lever une partie du voile sur ce nouveau traité commercial de libre-échange entre l'Europe et les USA. Et même avec cela, toutes les pièces du puzzle ne sont pas connues. Les toutes récentes révélations de pièces confidentielles du dossier par Green Peace le démontrent, l'état du rapport des forces dans la négociation est inquiétant. Même la délégation socialiste française au Parlement européen, pourtant favorable initialement au projet, en convient: « […] Les négociateurs européens sont faibles, prêts à beaucoup pour obtenir un accord – même au rabais – c'est-à-dire sans protection des « indications géographiques » européennes et sans accès accru aux marchés publics européens [alors que] les négociateurs américains, eux, sont intraitables [… Même] le principe de précaution, pourtant à la base de toutes nos législa- tions [européennes], n'est mentionné dans aucun document con- solidé! Le moins-disant réglementaire dicterait sa loi partout, au bénéfice exclusif des multinationales en quête d'optimisation sociale, fiscale ou environnementale [...] » ! (cf. CP DS – TTIP/TAFTA: l'Union européenne rend les armes ?) Ce débat public ne doit donc pas s'arrêter là. Il faut le poursuivre et rappeler la nature de ce projet de traité commercial international. Nature que l'on retrouve sur le fond dans les autres traités internationaux actuellement négociés par la France ou encore par l'UE: La constitution d'un grand marché unique de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne. Ce qui n'est pas sans consé- quences pour les peuples et les territoires, en témoigne le grand marché européen…

Objectif: la déréglementation

Il y a besoin en effet de revenir sur les fondations de ce projet de traité. Pourquoi ces deux entités, UE et USA, qui à elles seules totalisent 54 % du PIB mondial, éprouvent-elles le besoin de se rapprocher ? Il y a sans aucun doute derrière cet accord, la volonté de reconfigurer les relations commerciales internationales. Le cadre habituel des négociations commerciales, celui de l’Organisation Mondiale du Commerce, avance trop lentement au gré des autorités des deux entités qui souhaiteraient hâter et étendre la déréglementation. Par ailleurs, les ÉtatsUnis ont la volonté de faire pièce la montée de l’influence économique de la Chine qui ne cesse de gagner des parts de marché, notamment en Europe. La deuxième raison touche à la crise du capitalisme. Il y a en quelque sorte une fuite en avant du capital des deux côtés de l’Atlantique. Face aux difficultés de la croissance, aux problèmes de rentabilité rencontrés… les grands groupes espèrent ainsi renforcer leurs positions au sein des deux zones économiques les plus puissantes de la terre, et assurer en parallèle leur domination sur le reste du monde et leurs concurrents. On retrouve d'ailleurs cette logique, au-delà des flux commerciaux, dans l'évolution des investissements directs étrangers (IDE), qui constituent la colonne vertébrale de la relation économique des deux en- sembles. En 2009, 56 % du stock d’IDE américains étaient localisés dans l’UE tandis que le stock d’IDE en provenance de l’Union euro- péenne (UE) représentait 73 % du stock d’IDE total aux États- Unis.

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le 04 mai 2016

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