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La Grèce, force nouvelle sur le vieux continent

L’Europe vit un tournant historique. Pour la première fois de son histoire, un pays, la Grèce, le berceau de la démocratie, sera dirigée par la gauche radicale. Son héraut, Alexis Tsipras a déjà revêtu les habits de chef de gouvernement. Lors de son premier discours post estimations, il a tenu à rappeler que son pays avait dores et déjà tourné la page de l’austérité.
Athènes. Envoyé spécial.
Le nouveau Premier ministre de la Grèce a parlé. Dimanche soir, sur les coups de 23h30 heure locale, devant des milliers de sympathisants réunis sur la place Propilea à Athènes, Alexis Tsipras a rappelé pourquoi il venait d’être élu « Sans aucun doute, le mandat du peuple grec met un point final au cercle vicieux de l'austérité. Sans aucun doute, votre mandat annule les plans d'austérité et de destruction », a déclaré le chef de fil de la gauche radicale. « Le mandat du peuple grec a mis la Troïka derrière lui. (...) Et notre victoire est la victoire de l’ensemble des peuples européens qui combattent l'austérité. Aussi, le nouveau gouvernement grec sera-t-il prêt à coopérer et à négocier avec nos créanciers pour une solution juste et bénéfique pour tout le monde. » La perspective de constituer un gouvernement solide à l’heure où Alexis Tsipras prononce son discours semblait de plus en plus tangible. D’après le ministère de l’intérieur, le candidat anti-austérité était crédité de 36,5% soit 149 à 151 sièges sur 300. « Il y a un énorme suspense sur la majorité absolue » a précisé le futur Premier ministre grec « Et il se peut qu'il faille attendre le décompte de la totalité des voix pour savoir ». Pirouette de l’histoire, cette majorité absolue pourrait également dépendre du résultat final du Mouvement des démocrates socialistes (MDS), fondé en début d’année par  l'ex-Premier ministre socialiste George Papandreou, celui-là même alors leader du Pasok (socialistes) qui offrait en 2010 son pays aux griffes de la Troïka. Si son nouveau parti n'atteignait pas le seuil de 3% des voix nécessaire pour être représenté au Parlement, ses voix perdues seraient automatiquement reporter sur Syriza, ce qui permettrait à Alexis Tsipras de décrocher la majorité absolue.
 
Une perspective qui rappelle au passage l’autre événement de la soirée : la défaite spectaculaire du gouvernement de droite sortant. Quelques minutes avant l’intervention de son désormais successeur, le Premier ministre Andonis Samaras avait pris la parole devant la presse reconnaissant aussitôt sa défaite : « Les Grecs ont parlé et je respecte leur décision. Cependant j’ai la conscience tranquille » ajoute aussitôt le leader de Nouvelle Démocratie. «  En 2012, j’ai pris ce pays dans un état catastrophique. Beaucoup pensait qu’on ne pourrait pas le redresser. Mais nous avons ramené de la stabilité dans le pays en le sortant de la crise » souligne le grand battu du jour, « Nous avons pris de bonnes mesures, nous avons aussi fait des erreurs. Mais au bout du compte nous avons évité le pire en relançant l’économie, avec de nouvelles liquidités, et en ramenant la sécurité dans le pays » et d’ajouter comme une menace, « Je souhaite maintenant au nouveau gouvernement  de s’appuyer sur cet acquis et de l’utiliser à bon escient. »
 
Pas sûr que le nouvel homme fort de la Grèce s’appuiera sur les conseils d’un homme dont il a combattu chacune des décisions prises depuis deux ans et demi. En revanche, Alexis Tsipras, S'il n'obtient pas la majorité absolue, pourrait ouvrir des négociations pour former une coalition avec un ou plusieurs petits partis comme To Potami, ou les Indépendants grecs (anti-austérité). Ces derniers ont dores et déjà fait savoir qu'ils soutiendraient la formation d'un gouvernement anti-austérité. « Les Grecs ont aujourd'hui fait le choix de l'indépendance et de l'espoir plutôt que celui de la peur », a déclaré leur chef de file Panos Kammenos qui fait déjà du pied au grand vainqueur du soir, Syriza.

 

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La Grèce, force nouvelle sur le vieux continent

le 27 janvier 2015

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