Fédération PCF 47 du Lot-et-Garonne

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VOEUX FEDERATION LOT ET GARONNE PCF SAMEDI 17 JANVIER 2015
 

 

Vœux PCF 47

17 janvier 2015.

Les vœux que j’ai à vous présenter cette année ne ressemblent en rien à ce que nous imaginions il y a quelques semaines.

Je vous remercie d’y avoir répondu.

Je souhaite les placer sous le signe de la paix et de la fraternité.

En effet, dès le 7 janvier, quelques heures après l’assassinat des membres de « Charlie Hebdo », des Lot et Garonnais sont descendus spontanément dans la rue pour exprimer l’émotion, les larmes, la colère, la sidération face au drame de ce mercredi noir, auxquels se sont ajoutés les tragiques évènements des jours suivants faisant dix-sept victimes.

Malgré la violence des actes, la peur n’a pas gagné, et depuis, nous avons connu une mobilisation historique partout en France et dans de nombreuses communes du département : Agen, Marmande, Villeneuve sur Lot, Nérac, Lavardac, Tonneins.

C’est la belle France qui va puiser ses racines dans la Révolution Française.

Cette France de la Résistance s’est levée dans l’unité et la fraternité contre la barbarie et la haine.

C’est la France du respect du vivre ensemble, la France de la liberté d’expression et de conscience, la France de la Laïcité !

Cette France s’est levée en masse après les assassinats des journalistes, de policiers, puis de personnes de confessions juives qui n’avaient que le tort de faire leurs courses dans leur magasin.

Toutes ces personnes ont été assassinées pour ce qu’elles représentaient.

Tuer un journaliste, c’est vouloir faire mourir la liberté d’expression.

En s’attaquant à « Charlie Hebdo », des intégristes fascistes ont attaqué un symbole de l’humour, de la dérision et des idées non conformistes.

Abattre un policier c’est vouloir détruire une part l’état républicain, celle qui s’assure la mission de sureté, de sécurité, de protection des citoyens. S’en prendre à des citoyens de confessions juives, ou musulmanes, c’est nier l’autre. C’est chercher une abominable guerre de religions qui n’a pas lieu d’être.

Autre chose est l’utilisation et le détournement d’une religion pour commettre des actes barbares.

D’ailleurs, chaque balle tirée au nom d’une religion lui fait autant de mal que tous les islamophobes qui ont micro ouvert pour cracher leur haine contre une partie des citoyens français.

Le combat, pour que vive la République ouverte, laïque, sociale, tolérante est un combat de chacune et chacun comme citoyen.

Des débats sérieux et des arguments doivent reprendre avec vigueur :

- Comment en est-on arrivé là ?

- Quel est le bilan de quinze ans de combat contre le terrorisme ?

- Quel bilan tirer des guerres d’Irak, d’Afghanistan, de l’intervention en

Libye ?

- Et aujourd’hui, faut-il continuer dans cette voie et avec les méthodes dont on voit bien qu’elles n’aboutissent qu’à la décomposition du pays entier, qui passent aux mains de fondamentalistes intégristes et fascisants ?

Il faudra débattre sérieusement de la situation de notre société française.

Elle s’enfonce aussi en crise politique, sociale, morale.

- Quelles conséquences réelles sur l’individu, les familles, les jeunes qui subissent les choix d’austérité avec moins de services publics, à la campagne comme dans les quartiers, y compris les moyens de la police nationale, les crédits de l’éducation, à la culture, au sport, aux communes, à l’aide aux plus démunis ?

Parlons clair à l’adresse des dirigeants européens et français qui ont marché dans la rue dimanche.

On ne peut à la fois marcher contre l’obscurantisme et contre la barbarie et laisser de côtés des pans entiers de nos territoires, y détruire les services publics, compresser les salaires et les retraites et faire mine de s’étonner de certaines dérives actuelles.

Dire cela ce n’est pas chercher des excuses ou pire !

Tout acte de violence, irrespect et encore plus de terrorisme, doit être combattu avec toute notre énergie.

Mais éliminer le terrorisme passe par l’assèchement du terreau sur lequel il peut se développer ici et ailleurs.

Une autre question se pose : va-t-on accepter que cela continue ?

Dimanche, la majorité du peuple de France a donné sa réponse. Elle a dit

Non !

Mais l’a-t-elle dit assez fort, ou certains sont-ils sourds ? Car, certaines réactions accroissent la confusion et alarment.

Dire à propos de la lutte nécessaire contre le terrorisme que «l’immigration complique les choses », brouille l’analyse et représente un non-sens potentiellement dangereux. Car elle laisse entendre, insidieusement, que les problèmes viendraient d’une immigration qui en réalité est une des richesses de notre nation.

Dire que la réponse aux problèmes cruciaux que nous rencontrons passent par le rétablissement de la peine de mort, c’est non seulement faux -l’expérience le prouve- mais bien un ferment d’une division supplémentaire entre nous.

Nous regrettons, qu’à nouveau, comme si de rien n’était, des invitations sont faites à Marine Le Pen dans les médias matinaux.

Ces prises de positions doivent être fermement dénoncées. Suivre ces mauvais augures ne réglera rien. Au contraire cela ne fera qu’exacerber les tensions, donner du grain à moudre aux ennemis de la République et de la démocratie, à tous ses ennemis.

Non, pour préserver la paix civile les réponses sont ailleurs.

Permettez-moi un rappel.

Il y a 150 ans, en France la question de l’immigration n’existait pas. Mais une des premières grandes crises du capitalisme moderne faisait des ravages dans notre pays.

La misère était immense. La délinquance explosait. Pourtant, Victor Hugo, convaincu que l’ignorance et la misère étaient les deux mamelles de la délinquance, affirma à la tribune de l’Assemblée qu’en ouvrant « une école on fermerait une prison ».

En paraphrasant Victor Hugo, on pourrait dire aujourd’hui qu’à chaque fois qu’on ferme une usine, on ouvre une prison et que la prison est devenue une école du fanatisme.

Devons-nous lui fournir de nouvelles proies ?

Chez nous comme dans toute l’Europe, l’ascenseur social n’est même plus en panne, il dégringole…

L’école publique qui fut un facteur de l’émancipation ne peut plus jouer pleinement son rôle : faire des enfants des êtres autonomes, des citoyens. Dans bien des cas, l’école perpétue les inégalités, quand elles devraient les corriger, les effacer.

Les inégalités, toujours elles, occupent trop d’espaces de la vie quotidienne.

Les inégalités le disputent à l’injustice, laissant une partie du peuple sur le bord de la route, hypothéquant l’avenir de la majorité d’entre nous.

Il est donc urgent d’entendre les mises en garde citées ou la voix des enseignants quand ils demandent la restauration d’une grande école républicaine et laïque, capable de faire éclore des citoyens.

Il faut entendre les admonestations du pape François quand il dénonce « la tyrannie des marchés qui fait des humains des sujets, puis des déchets.»

Se pose à nous tous qui sommes ici une question. Peut-on, doit-on laisser se perpétuer cet état ?

Ou bien accepte-t-on enfin de changer ensemble, démocratiquement le cours des choses, en rompant pacifiquement avec la spirale infernale dans laquelle nous sommes entraînés ?

Avec la riposte de dimanche, le peuple de France nous offre une chance exceptionnelle de redresser la situation.

Soyons à la hauteur !

Posons-nous et réfléchissons ensemble à une société où l’Egalité – matrice de toutes les ententes – serait la base de nouveaux rapports. Une société où le bien commun et le bien de la planète seraient non seulement pris en considération, mais à la base de toutes nos entreprises.

L’économie domine en partie nos destins. Mais elle est devenue une machine infernale et une fabrique d’inégalités.

L’heure n’est-elle pas de faire de l’économie la science du partage ? A l’inverse de ce que croient un publicitaire célèbre et un ministre des finances : avoir une montre Rolex au poignet ou devenir milliardaire ne sont pas les carburants de l’intelligence et de la créativité. Ils ne l’ont jamais été. Pour personne. Pas même pour Bill Gates, mû par l’esprit de la découverte et de l’aventure. Avec l’audace, la volonté de partage cet esprit d’aventure et de découverte sont le véritable moteur de notre humanité.

Dans ce monde si riche, si développé, il est possible d’éradiquer la misère, la pauvreté et chômage. Mais cela implique que l’argent ne s’accumule pas entre quelques mains aux dépends de l’immense majorité. Telle est la nature du capitalisme mondialisé à changer radicalement.

Ce débat démocratique réellement pluraliste doit reprendre une nouvelle

vigueur. L’Etat a une responsabilité comme les partis, ainsi que les journaux qu’on laisse tant souffrir aujourd’hui.

Ce sont les citoyens qui dans ce débat pluraliste, doivent chercher à inventer les voies d’un changement démocratique et progressiste.

C’est urgent ! Voilà pourquoi, il faut sortir de la maison, se parler, s’écouter, se tendre la main pour revivifier la république sociale et laïque.

C’est le moyen de dresser un barrage contre les extrémistes et l’obscurantisme pour trouver les voies d’un nouveau progressisme.

Les communistes se mettent au service de ce mouvement exceptionnel.

C’est une vraie leçon pour les partis politiques et les institutions : nous appelions de nos vœux cette mobilisation populaire et citoyenne, « Ce que nous visons », comme le rappelait Pierre Laurent dans ses vœux, « C’est une unité nationale des citoyens, une affirmation populaire commune pour les libertés contre la haine, la violence, les racismes, les discriminations et non une union sacrée de partis qui n’existe d’ailleurs pas. Entre citoyens, comme entre partis, nous voulons le libre débat démocratique, républicain. Ni l’union sacrée, ni la guerre ! ».

Mettons au cœur des débats les questions suivantes :

- Quelle place au progrès humain, à l’éducation des enfants et à l’émancipation des femmes et des hommes ?- Quel projet de société construire pour sortir de la terrible crise qui s’abat sur les consciences et le pays ?

- Comment offrir à la jeunesse française et immigrée, ensemble, la perspective des « Jours heureux », telles sont les grandes questions ?

- Bref, comment être « Charlie » jusqu’au bout sans état d’âme ?

Certaines forces politiques nous appellent à parler sécurité. Comme si tout le reste du message adressé par les Français était déjà oublié.

Pour nous, pas question de tourner la page.

Nous sommes prêts à parler sécurité, mais nous voulons parler : liberté, laïcité, égalité, fraternité, paix, solidarité.

Le PCF proposera de rencontrer toutes les forces vives du pays : partis, syndicats, associations, Eglises, élus, médias, intellectuels et citoyens pour animer ce débat, sans aucun tabou, ni instrumentalisation.

La société a dit « unité pour vivre ensemble », eh bien construisons le vivre ensemble pour faire société ensemble !

Il est convenu de dire il y aura un avant et un après 11 janvier.

Et bien nous proposons aux Lot-et Garonnais de décliner concrètement cette démarche certes dans la campagne des élections départementales, mais encore bien au-delà, de manière durable, sachant que par ailleurs, d’une manière ou d’une autre nous serons présents dans chaque canton pour faire fructifier et conjuguer cet élan.

Donc, pour ces élections départementales à l’enjeu bien plus important, (notamment dans ce département classé parmi les revenus les plus bas de France avec une très forte précarité) voilà nos vœux :

Nous considérons que le département ne doit pas être dévitalisé comme prévu par les réformes territoriales en cours ; tout montre que cet échelon territorial est un atout majeur pour développer la démocratie locale et apporter des réponses publiques éventuelles dans le quotidien des gens. Nous savons que la droite et l’extrême droite veulent faire de cette élection une nouvelle étape de conquête politique avant les régionales, et dans la perspective des échéances de 2017.

Aussi, nous appelons à la mobilisation et au rassemblement en priorisant une dynamique contre la crise et l’austérité, une dynamique pour une réorientation des choix néolibéraux du gouvernement actuel, pour qu’au final la droite et le FN soient largement battus avec un maximum d’élus, porteurs de nos ambitions alternatives au libéralisme.

Pour le Lot et Garonne, il s’agit de renforcer ces propositions alternatives à partir des acquis obtenus depuis 6 ans, avec l’implication active et concrète, et la contribution de notre ami Raymond Girardi, Vice-Président du Conseil Général.

Dans cette logique, nous voulons le maintien de la compétence générale du département. Cela doit être débattu publiquement car maintenir le doute sur l’avenir des départements constitue une très grave erreur qui va à l’encontre de la réalité et des besoins qu’expriment les populations.

Oui, le département est utile. Il en fait la preuve au quotidien pour l’accompagnement à tous âges, en intervenant sur tout le territoire pour y restaurer l’égalité et les solidarités.

Cela veut dire :

- agir pour obtenir le respect des compensations financières de l’Etat dans le versement des allocations de solidarités nationales (APA +, RSA, PCH…)

- agir pour une réforme globale de la fiscalité, plus juste et plus efficace au plan national et local mettant particulièrement à contribution les actifs financiers des grandes entreprises.

- agir pour le rejet des injustices.

- agir pour aider à la construction et à la réhabilitation de logements sociaux, il reste beaucoup à faire en Lot et Garonne.

- exiger la mise en place d’un observatoire pour suivre les effets de l’utilisation des fonds publics, attribués aux entreprises avec l’objectif, leurs conséquences concrètes sur la protection ou la création d’emplois. C’est appuyer par exemple les propositions des salariés en Lot et Garonne, comme à Techni 47, Métaltemple ou Tarkett et plus globalement pour une nouvelle industrialisation en Lot et Garonne. Nous proposons également un soutien aux PME et au TPE pour les dégager des griffes des grands groupes et leur permettre d’assurer leurs missions.

Nous avons d’ailleurs commencé les rencontres.

Concernant la politique publique, de la solidarité, nous proposons la constitution d’un véritable service public national d’aide à la personne avec la déclinaison locale et départementale.

Nous voulons poursuivre l’action pour porter plus fortement l’exigence de transition écologique en matière de transport, de soutien à l’agriculture à taille humaine et de refus des règles européennes de libre échange, et de privatisation des sous-sols TAFTA.

Nous poursuivrons en grand ce débat et ces propositions lors du repas républicain départemental dimanche 15 février, à Samazan, à midi avec la participation de Patrick le Hyaric, Directeur de l’Humanité, dirigeant national du PCF, député européen Front de gauche.

« Un peuple se lève » disait l'Humanité de lundi et Le Travailleur de cette semaine.

Nous entendons être dignes de ce peuple, des valeurs qu'il a - et avec quelle force ! - exprimées samedi et dimanche en se rassemblant.

Oui, nous voulons vivre et revivre « des jours heureux ».

Voilà formulés, en quelques jours, nos vœux les plus chers.

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le 19 January 2015

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