Fédération PCF 47 du Lot-et-Garonne

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Le CNR est un exemple de ce qu'est le courage et l'ambition politique.

Bonjour à toutes et à tous

 

Au nom des jeunes communistes du Lot et Garonne, je tiens à vous remercier pour votre présence.

Aujourd’hui, plus que jamais, face aux assauts destructeurs du néolibéralisme, de la barbarie qui monte, s’impose ce type de rassemblement pour envisager et reconstruire une société plus humaine.

Les grandes valeurs de la résistance sont intemporelles et c’est bien la raison pour laquelle il est urgent aujourd’hui de faire vire et surtout de prendre le relais de ceux qui nous ont ouvert le chemin.

C’est tout le sens de l’engagement que les jeunes communiste souhaitent donner à cette initiative. Faire vivre l’esprit de la résistance.

Aujourd'hui, nous avons pris l'initiative de ce rassemblement dans le cadre de la journée nationale de la Résistance. Cette date n'est évidemment pas un hasard, elle se réfère au 27 mai 1943 et à la première réunion du Conseil National de la Résistance.

Ce jour-là, l'ensemble des partis, syndicats et mouvements de résistance s'unissent sous l'autorité de Jean Moulin envoyé par le général De Gaulle. Ils décident d'agir ensemble pour combattre les occupants et le régime de Vichy. Ils décident d'agir ensemble pour que la France puisse à la Libération recouvrir son entière souveraineté et puisse jouer un rôle majeur dans le concert des nations.

En 1940, seuls quelques hommes et femmes isolés refusent la défaite et l'asservissement. Il en a fallu des efforts pour ne pas céder alors que les Etats-Unis et l'URSS ne sont toujours pas en guerre contre l'Allemagne ; il en a fallu des efforts pour renouer les contacts, tisser des liens, s'organiser pour dire non à l'occupation alors que tous les repères sont brouillés que certains des amis d'hier acceptent le coup de force de Pétain et la fin de fait de la République.

Mais du courage, les résistantes et résistants n'en manque pas, ils vont le montrer très vite. En 1940, des premières initiatives sont prises comme l'appel du général De Gaulle depuis Londres, la manifestation du 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe et dans lequel les étudiants communistes jouèrent un rôle majeur.

La répression nazie et des autorités françaises se déchaînent contre tous les résistants qui vont faire tomber les barrières idéologiques ou les anciennes querelles qui peuvent encore les diviser. La lutte est inégale et de nombreux résistants tombent au combat.

Ceux des résistants qui arrêtés ne sont pas fusillés, sont envoyés en camps de concentration, seulement la moitié en reviendra.

 

La ville d’Agen comme l’ensemble du territoire national n’est pas épargnée. Beaucoup de femmes et d’hommes se sont dressé avec courage devant la barbarie. Le payant très souvent de leurs vies. 

Marcel ROGUE. Militant communiste, arrêté et interné par le régime de Pétain, il est des Trois Glorieuses d'Eysses en 1943, avant d'être transféré à la citadelle de Sisteron. Lors de la révolte et de l'évasion collective, il est tué, car devenu sourd, il n'a pu entendre les ennemis approcher.

Ernest SARROU. Ancien cheminot syndicaliste, révoqué lors des grandes grèves de 1920. Animateur du mouvement syndical à Agen; avant 1939, il milite pendant la Résistance au Parti communiste clandestin. Il est abattu chez lui par la milice le 4 février 1944.

Robert Philippot : il exerce d’abord la profession de garçon de café. Il s’engage le 30 mars 1908 dans le 9e régiment d'infanterie alors en garnison à Marmande comme soldat musicien. Envoyé en Algérie puis affecté au Mont-Valérien, il est libéré le 1er mars 1913 et entre dans les PTT comme facteur. Accusé d’avoir tenue des propos « défaitistes lors d’une réunion publique » il est traduit devant le conseil de discipline de la poste. Il sera muté au Havre. Le Parti communiste et la CGTU lancèrent une campagne de protestation. Dans un premier temps, Philippot accepte son déplacement. Après avoir quitté le département, il prit un congé illimité en novembre 1923 et revint à Saint-Laurent. Il occupera le poste de secrétaire de la fédération communiste du Lot et Garonne jusqu’en 1924. Candidat aux cantonales, Il est élu à Port-Sainte-Marie, en octobre 1934 et conseiller municipal en mai suivant. En 1935, il est désigné comme secrétaire de la Fédération départementale des élus du Front populaire.  Il est élu député d’Agen en mai 1936.

Arrêté le 8 octobre 1939 il est laissé en liberté provisoire pour raisons de santé. En 1940, lors du procès des députés communistes, il est déchu de son mandat. Philippot refuse de s'associer à la déclaration de François Billoux. Condamné à quatre années de prison avec sursis il sera déporté comme otage à Auschwitz, le 6 juillet 1942, il y meurt le 25 août 1942.

André DELACOURTIE (alias Arthur) : Jeune ouvrier des usines d’aviation à Toulouse, André Delacourtie (né en 1921) a été chargé d’organiser les troupes FTP de Lot-et-Garonne et Tarn-et-Garonne. Le bataillon Arthur s’est distingué en maints endroits du département. Il a reçu en 1943 des armes parachutées par les alliés et a opéré des sabotages. Les résistants étaient nombreux dans les forêts de Houillès. Ils se sont aussi distingués dans la libération de leurs camarades emprisonnés à Eysses, sans oublier les différents combats menés en 1944 contre la division SS Das Reich.»

Commandant Arthur, il crée le groupe Sabatier. Arthur était donc le jeune commandant (il n’a alors que 22 ans !) de ce valeureux bataillon. Le 9 octobre 1943, il est à Agen, et a rendez-vous à 10 heures avec un camarade de son groupe. Il ignore qu’il a été trahi et que les collabos de la 8e brigade spéciale de Vichy lui ont dressé un guet-apens. Il sera abattu par la police de Vichy à l’église Saint-Hilaire, à Agen.

On ne connaît pas précisément les circonstances du drame. Toujours est-il qu’André Delacourtie est assassiné dans l’église d’une balle dans le dos.

Enfin n'oublions pas Roger BANABERA, Christian CAMBON, Gérard DUVERGER., Roland GOUMY Christian HEISER., Maurice JACOB, Edouard LACOUR, André MAZEAU, Gabriel LAPEYRUSSE ainsi que  les cheminots et policiers résistants. Tous apportèrent leur contribution à la libération d'Agen et du département.

 

Les résistants savent que leur cause est juste, que de leurs côtés les Alliés commencent à regagner du terrain. Ils vont donc parachever leur unité avec la création du CNR et se doter d'une perspective stratégique : l'insurrection et d'une perspective politique : les mesures immédiates à appliquer à la Libération. C'est le programme du CNR de mars 1944.

Ce programme qui inspira les grandes réformes de la Libération : Sécurité Sociale, nationalisations, comités d'entreprise, statut de la fonction publique, planification économique… est aujourd'hui attaqué de toute part. C'est ce qu'avait déjà été souligné dans l'appel des résistants aux jeunes générations  en 2004.

Et s'il y a une explication à chercher dans le refus du Président de la République de panthéoniser des résistantes et résistants communistes, elle est là. Marie-Claude Vaillant-Couturier, Martha Desrumeaux, Missak Manouchian… ne méritent-ils pas d'être panthéonisés aux côtés de Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette, Jean Zay. ?

En vérité, on veut en finir avec l'esprit de 1945, esprit d'unité bien sûr mais surtout esprit de réformes progressistes. Et les communistes à l'époque en furent les principaux artisans : artisans du rassemblement le plus large mais sur un contenu : démocratiser la République et la doter d'une forte dimension sociale.

Aujourd'hui, il n'en est plus question. Le mot réforme a été vidé de son contenu et est devenu synonyme de régression sociale. La gouvernance a remplacé la souveraineté populaire.

 

Première organisation politique de jeunesse en France, dignes de nos camarades tombés au combat lors de la Seconde Guerre mondiale, j’en profiterais pour vous donner le sentiment de la jeunesse de France aujourd'hui.

Chômage des jeunes qui explose, contrats spécifiques qui nous stigmatisent au lieu de nous aider, précarité galopante, formations dévalorisées pour répondre aux exigences du patronat, expulsions de lycéens et étudiants sans-papiers …La priorité jeunesse du gouvernement s'est transformée en priorité à détruire la vie des jeunes.

Dans une période de crise économique aigue, l'Histoire nous montre que le courage politique et la force des idées progressistes peuvent changer la donne.

Le Conseil National de la Résistance (CNR) est un exemple de ce qu'est le courage et l'ambition politique.

Mise en place la Sécurité sociale que le patronat a toujours combattu, liberté de la presse, nationalisations de secteurs stratégiques de l’économie, justice des mineurs et construction d’institutions d’éducation populaire sont toujours d'actualité. Autant d’éléments qui résonnent et qui méritent d’être enrichis par un nouveau programme national de résistance pour le 21e siècle comme le déclaraient d’anciens membres du CNR lors d’un appel en 2005 « Créer, c'est résister. Résister c'est créer ». 

Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger les conquêtes sociales issues du conseil national de la résistance, alors que la production de richesses n’a cessé d’augmenter depuis la libération, période ou l’Europe était ruinée ?

70 ans après la victoire sur le nazisme, partout en Europe, la droite comme l’extrême droite profitent de la misère grandissante pour propager leurs thèmes nauséabonds où se mêlent racisme, xénophobie et antisémitisme.

70 ans après la victoire sur le fascisme, les politiques libérales et austéritaires appliquées par le gouvernement socialiste mettent gravement en péril les acquis issus du programme du conseil national de la résistance.

70 ans après, la modernité est du côté de ces fondateurs du CNR et non pas des Gattaz, Le Pen ou autres partisans d’un capitalisme sauvage, destructeur pour l’humanité.

La jeunesse, bien qu’on la qualifie de génération sacrifiée, est en première ligne. Nous sommes de tous les combats. Pour la paix en Palestine et dans le monde, aux côtés de nos camarades de classe sans-papiers menacés d’expulsion, contre la précarité au travail et dans la vie …

Notre génération se bat pour son avenir quotidiennement.

Les jeunes communistes seront toujours du côté du progrès humain, social et écologique.

Ce qui fera avancer les droits de la jeunesse, nous les soutiendrons. Mais cela passe par un changement de politique radical hors des sentiers de l’austérité et des injustices qu’il engendre. C'est pourquoi, nous pouvons le dire, nous, que nous sommes dignes de celles et ceux qui sont morts pendant la Résistance !.

Les communistes dans la résistance ont tout fait pour unir quelle que soient les différences politiques et les trajectoires, aujourd'hui à la différence de François Hollande, nous ne faisons pas de tri, nous commémorons toute la résistance et tous les résistants.

Aujourd'hui dans la situation de crise politique et sociale, nous voulons agir et unir sur un contenu progressiste avec nos partenaires du Front de Gauche, avec toutes les forces de gauche, sociales, syndicales qui le souhaitent pour ouvrir une nouvelle perspective et construire de larges rassemblements progressistes.

Je vous remercie de votre attention.

 

 

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Le CNR est un exemple de ce qu'est le courage et l'ambition politique.

le 04 June 2015

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