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Votre politique est d’abord au service des intérêts financiers

Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.

Permettez-moi tout d’abord de saluer la mobilisation des salariés, des retraités et des chômeurs, qui défilent actuellement, à l’appel de leurs organisations syndicales – la CGT, FO, Solidaires et la FSU -, contre les politiques d’austérité salariale et budgétaire et contre le projet de loi Macron ! (Ah ! sur les travées de l’UMP.)

M. Roger Karoutchi. À ce propos, où est-il, M. Macron ?

M. Dominique Watrin. Des dizaines de milliers de manifestants exigent en ce moment même le retrait du pacte de responsabilité, dont le ministre de l’économie a mardi soir revendiqué la filiation.

Ce qu’ils dénoncent, ce sont ces 40 milliards d’euros de cadeaux sociaux et fiscaux offerts aux entreprises sans considération de taille ni d’efficacité économique, et sans contrepartie.

Le ministre de l’économie l’a dit lui-même, l’éconmie de notre pays est « en état d’urgence ». C’est une vérité. Mais que propose-t-il ? De quelles réformes parle-t-il ?

Quand il faudrait relancer l’activité économique, il préfère la « marchandiser », puis il prétend la réguler ! En réalité, sa politique est d’abord au service des intérêts financiers.

Le gouvernement vient ainsi d’abdiquer devant les sociétés d’autoroutes. Le ministre parle de rente à propos de certaines professions réglementées, mais il accepte dans ce domaine une concession qui, dans les faits, est perpétuelle. Les actionnaires de ces sociétés sont assis sans vergogne sur une rente nette de 20 % à 24 %, boostée par les augmentations de tarif à répétition – 11% en quatre ans –, sous couvert d’investissement.

M. Macron prétend n’avoir pour objectif que la défense de l’intérêt général, mais il s’empresse de privatiser l’industrie de l’armement ou les aéroports.

Les annonces faites hier par le Gouvernement montrent une prise de conscience aussi tardive que partielle, de l’impact désastreux de la réduction de près de 4 milliards d’euros des dotations d’État aux collectivités territoriales sur l’investissement, la croissance et l’activité, que le ministre prétend pourtant libérer.

En revanche, son silence est assourdissant sur la question de la répartition des richesses créées par les salariés, qui devraient pouvoir être orientées prioritairement vers l’investissement et l’emploi.

En portant ce projet de loi, le ministre est en phase avec la droite, qui lui reproche seulement de ne pas aller plus loin !

M. Ladislas Poniatowski. Nous ne servons plus à rien ! (Sourires sur les travées de l’UMP.)

M. Dominique Watrin. Quand donc écoutera-t-il les messages de la rue et des urnes ? Quand décidera-t-il de mettre les richesses du pays au service de l’économie réelle et des habitants ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRC.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée du numérique.

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, chargée du numérique. Monsieur le sénateur, permettez-moi d’abord d’apporter une précision en réponse à votre propos : il n’y a pas de politique d’austérité en France. (Protestations sur les travées du groupe CRC.)

Mme Éliane Assassi. Vous êtes la seule à encore le croire ! « Serrez-vous la ceinture », ça veut dire quoi ?

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. Je le dis d’autant plus sincèrement que j’ai longtemps vécu au Royaume-Uni, un pays qui mène effectivement une politique d’austérité.

Mme Éliane Assassi. Et alors ?

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. Lorsque l’on compare les coupes budgétaires effectuées dans les secteurs de la santé publique, de l’éducation, de la justice, de la police ou de la défense,…

Mme Éliane Assassi. C’est ce qui se passe en France !

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. … croyez-moi, il apparaît clairement qu’il n’y a pas d’austérité en France !

Il est en outre politiquement dangereux, au niveau européen, de laisser entendre que la France mènerait une politique d’austérité, alors que nous défendons une politique de relance par l’investissement ! (Vifs applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

Concernant la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, nous aimerions que, plutôt que d’être perpétuellement « contre », vous soyez pour,…

Mme Éliane Assassi. Alors, faites d’autres choix !

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. … pour un texte qui doit permettre de relancer la croissance et d’ouvrir l’accès à l’emploi. Comment ? D’abord en offrant un transport plus facile et moins cher – qui préserve donc mieux le pouvoir d’achat –, en autocar. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe CRC.)

Mme Éliane Assassi. Ah voilà ! L’autocar est la solution à tout, c’est fantastique !

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. Cela bénéficiera aux habitants des zones reculées, notamment rurales, et aux jeunes, qui rencontrent aujourd’hui des problèmes d’accès à l’emploi. Ils seront ainsi plus mobiles et pourront aller travailler plus facilement. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)

M. Didier Guillaume. Exactement !

Mme Éliane Assassi. Ils ont surtout besoin d’emplois !

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. Les professions réglementées ne doivent pas être des professions privilégiées. Il faut en ouvrir l’accès, en particulier aux jeunes.

Et le permis de conduire, trouvez-vous normal qu’il se ferme au numérique ? Non ! Il sera modernisé afin d’aider les jeunes à entrer dans l’emploi.

M. Didier Guillaume. C’est une grande avancée !

Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État. Ce projet de loi pour la croissance aide les salariés, favorise le pouvoir d’achat et consolide l’économie de notre pays. C’est un texte de progrès. Je forme le vœu que, finalement, vous preniez position pour !

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Votre politique est d’abord au service des intérêts financiers

le 14 avril 2015

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