Fédération PCF 47 du Lot-et-Garonne

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Discours de Patrick Le Hyaric lors de la présentation des candidats PCF-FDG pour les élections départementales
 

Chers amis, chers camarades,

Comme me le propose mon ami Michel Cerruti  je veux revenir devant vous sur quelques enjeux que je n’ai pas abordé tout a l’heure.

Plusieurs d’entre vous m’ont dit tout a l’heure qu’on parlait peu de la prochaine élections des conseillers généraux ou départementaux. C’est vrai .

Et pourtant ces élections départementales sont d’une très grande importance. Elles  ne bénéficient d’aucune promotion ni des médias, ni du pouvoir en place.

 Pourtant, le chef de l’Etat, le premier ministre s’en occupent de très près. Les déplacements de François Hollande  en Corrèze ou à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, aux côtés des Présidents des conseils départementaux, celui de Manuel Valls à Marseille ne doivent rien au hasard, même si ce dernier n’a pas eu les effets escomptés !

Oui, contrairement aux apparences, ce scrutin a une particulière importance, tant pour ses enjeux locaux liés à la vie quotidienne de nos concitoyens que par ses enjeux nationaux.

 Au gouvernement et au Parti socialiste, on attend de savoir si la sanction des élections municipales se répète, si elle est amoindrie ou au contraire atténuée. Pour l’UMP, c’est la même chose, avec la perspective du gain de nombreux départements, annonciateur d’une aggravation de la situation économique et sociale de leurs habitants.

 Signe aussi de la conquête de positions politiques nécessaires pour la conquête, ensuite, de régions puis du pouvoir central.

 Bref, une France toute bleue après une France toute rose ou presque !

 Avec  en plus, cette fois, des taches noires, toute noire, celles laissées par le Front National qui entend utiliser les élections départementales pour poursuivre son implantation locale et, tout autant, faire grandir l’idée qu’il est prêt à assumer des responsabilités nationales. Voilà ce qui va se jouer dans moins d’un mois que la grande majorité de nos concitoyens ignore et que nous avons l’immense responsabilité de leur faire toucher du doigt dans la campagne électorale.

 Il ne s’agit pas de leur raconter des histoires ni non plus d’en rajouter sur les méfaits de la politique gouvernementale. Une politique du gouvernement  qui tourne le dos aux idéaux de la gauche, qui accepte et participe aux injonctions d’une Europe ultralibérale, qui sert avant tout les forces du grand capital et n’écoutent ni les travailleurs , ni les retraités , ni les jeunes  : comme nous, nos amis ,nos voisins ,nos collègues de travail  savent cela,  vivent cela douloureusement, et peut-être plus encore  que nous, cette politique  les déçoit et comme nous  ils la condamnent.

 Le problème, à mon sens,  n’est pas là. Il est plutôt dans une prise de conscience populaire que d’autres choix sont possibles, qu’une alternative et le rassemblement des citoyens et des forces nécessaire pour l’imposer sont des objectifs crédibles.

 Nous n’en sommes pas là, certes, mais il n’y a pas de raccourcis possibles.

 Il n’y a pas non plus de modèle qu’il suffirait de copier.

  Prenons par exemple, la victoire de nos amis de Syriza en Grèce.

 Elle nous réchauffe le cœur et nous emplit d’espoir.

 Et nous voulons, en France et dans toute L’Europe contribué à faire réussir le projet d’alternative a l’austérité du gouvernement Grec.

Et, ici aussi vous voulez  faire se lever un élan de solidarité autour du peuple grec qui souffre tant. Qui se trouve en état de détresse humanitaire. Un peuple et le gouvernement de notre ami Alexis Tsipras qui doit faire face à de considérables pressions du monde de la finance et des institutions de Bruxelles.

Oui, il faut amplifier cette indispensable solidarité.

Vous le faites mais sans oublier que cette formidable victoire est celle des grecs, obtenue dans les conditions spécifiques de ce pays avec des institutions et un système politique eux aussi spécifiques différent du nôtre.

Toute transposition, toute recherche de modèle est non seulement vaine  – nous sommes malheureusement bien placés pour le savoir-  mais aussi dangereuse dans la mesure où nos concitoyens, eux, savent que la France n’est pas la Grèce. Pas plus que l’Espagne alors que Podemos est aux portes du pouvoir.

 Mais l’Espagne, ce n’est pas la Grèce et Podemos n’est pas non plus  Syriza.

 Ce qui est vrai c’est qu’ensemble, nous avons en commun notre opposition à une austérité qui ravage tout, l’ambition de refonder l’Europe et pour ce faire, la confiance dans la force des peuples et dans la démocratie.

C’est déjà beaucoup !

Mais, avec lucidité, reconnaissons que le Front de gauche, pas plus que le Parti communiste, dans leur état actuel, n’apportent le souffle nouveau dans la vie politique qui fait la force de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne.

 Nous avons donc  beaucoup de travail, nous avons du pain sur la planche comme on dit  pour nous hisser au niveau des responsabilités qui nous incombe comme force de la transformation sociale et écologique , large ,utile ,crédible ! Mais, je n’avais pas besoin de le dire ,  ça vous le savez !

 

Chers amis, comme vous le voyez, j’ai fait le choix de la franchise pour m’adresser à vous.

Je veux poursuivre dans le même esprit en vous disant que je ne partage pas du tout l’opinion selon laquelle avoir un conseil général dirigé par la gauche, comme avec nos amis dans L’Allier ou dans le Val de Marne ou ailleurs comme ici  par un socialiste, avec des communistes, ce serait la même chose que s’il était dirigé par la droite.

Non, dans aucun domaine ce n’est la même chose.

 S’il en était autrement, croyez-vous que des élus comme mon ami Raymond Girardi un homme si  droit, si proches des soucis de chacune et de chacun, un militant du syndicalisme paysans sans concession  aux puissants, je dirais même si rebelle,  si attaché à la défense des intérêts populaire pourraient continuer à exercer leurs responsabilités ?

Avec la droite, toutes les décisions sont prises au nom du libéralisme pour favoriser le haut de la société, les promoteurs et spéculateurs de tout poil.

Ici, par exemple, on s’efforce, non sans difficultés et insuffisances, de prendre en compte l’intérêt général.

Evidemment ce serait mieux si les électrices et les  électeurs  nous donnaient une plus grande influence. Et  pas pour écraser les socialistes. L’enjeu est ailleurs .

Ce que nous voulons écraser avant tout c’est l’austérité et le chômage, l’avenir bouché pour les jeunes.

Ce que nous voulons écraser avant tout ce sont les injustices, le surendettement qui frappe tant de familles dans votre département, la sous rémunérations du travail ouvriers et paysans, l’insupportable insuffisance des retraites, et mettre fin a la destruction de vos services publics.

Ce que nous voulons c’est que  nos idées de solidarité, de respect, de tolérance, d’ouverture, face à la droite et à l’extrême-droite, imprègnent davantage la politique du département.

Oui ce que nous voulons avant tout c’est que la vie des habitants du Lot et Garonne et ceux de partout ailleurs dans le pays s’améliorent, que les enfants et les jeunes puissent avoir un espoir et  un avenir, des rêves  a la mesure de ce que pourrait offrir une société développée comme la nôtre.

 De tout cela, nous voulons débattre avec les électrices et les électeurs, non pas pour « les gaver comme des oies » mais bien pour confronter ce que nous pensons avec ce qu’ils ont en tête.

 Certes, pour les convaincre de voter pour nos candidats mais aussi pour prendre en compte ce que nos interlocuteurs pensent. De ce point de vue, chaque canton à ses spécificités. Chaque interlocutrice ou interlocuteur aussi.

C’est ce que l’on pourrait appelé «  faire de la politique autrement ». Rendre ses lettres de noblesse à la politique.

Oui, mille fois oui, nous voudrions que la politique soit autre chose que ce que l’on en voit à la télévision.

 Oui nous voulons avec toutes et tous  faire de la politique autrement ?

 Il n’y a pas d’un côté les militants qui savent et tous les autres qui écoutent et au mieux apprennent.

 NON,  Il y a les citoyens d’une République qui se délite, dans une Union européenne qui les déçoit beaucoup, dans un monde que tout menace, de l’existence même de la planète à l’explosion des inégalités, des guerres aux portes du continent à des fléaux qui perdurent tels la pauvreté, la famine ou les épidémies.

 Parmi les militants  , il y a des femmes et des hommes comme tout citoyen. Qui vivent tout ce qu’ils vivent. Des femmes, des hommes, comme vous, qui ont fait le choix d’un engagement politique au service de l’émancipation humaine et de la construction d’un monde meilleur.

 Oui on les appelle du beau nom de militants, synonyme du service aux autres dans  le désintéressement, de chaleur humaine, de convictions, de solidarité et de fraternité.

Et il a celles et ceux  qui  portent  le beau nom trop souvent sali de communiste. Communiste oui, celles et ceux qui veulent bâtir du commun, ceux qui veulent la mise en commun. Celles et  ceux qui veulent le partage.

Partage des richesses et nouvelle manière de les produire c'est-à-dire un nouveau cadre de développement écologique.

Partage des savoirs donc l’accès a l’éducation et la culture pour toutes et tous.

 Partage des pouvoirs c'est-à-dire la démocratie poussée le plus loin possible.

Nous sommes les militants de  LA LIBERTE , de L’EGALITE, de LA FRATERNITE .

Mais au fond sommes nous les seuls a partager, a souhaiter que vivent ces valeurs et ces projets. Non, bien sur. Nous sommes des dizaines de millions. Nous sommes peut être la majorité. Voilà qui nous appelle à l’audace dans le travail de rencontres et d’élaborations communes y compris pour votre programme pour le département.

   

Chers amis,

La tâche qui nous incombe aujourd’hui est immense et les défis à relever nombreux.

Le premier d’entre eux n’est- il pas de redonner souffle à ce bel idéal républicain, abîmé, perverti, galvaudé, par vingt ans de règne néolibéral ?

C’est, je crois, le rôle historique que les  militants des forces de progrès doivent aujourd’hui accomplir.

 Il ne s’agit en aucun cas de se satisfaire de la République telle qu’elle est, dans sa cinquième mouture : autoritaire et monarchique.

Il s’agit, au contraire de redonner souffle aux fondements révolutionnaires qui ont présidé à sa naissance, il y a quelques 230 ans.

Liberté, égalité fraternité : quel programme plus audacieux et plus adapté aux besoins du temps présent que ces trois mots, inscrits aux frontons de nos édifices publics, gravés dans la mémoire de tous les français et partagés par de nombreux peuples dans le monde ?

 

Mais quelle consistance ont ces mots à l’heure où l’argent roi nie au quotidien l’égalité, ou l’inégalité devant l’impôt est érigée en système par le président même de la Commission européenne ? A l’heure où, à la frontière française, en Suisse, se cache l’argent sale du crime, recyclée dans les comptes en banques des grandes fortunes de ce monde, au détriment du bien commun ?

Quel sens à la Liberté quand 5 millions de nos concitoyens sont privés d’emploi, 9 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté, s’échinant chaque jour à satisfaire les besoins les plus élémentaires : se nourrir, se vêtir et payer son loyer.

 Que veut dire « Liberté » quand les aspirations populaires sont étouffées par des impératifs comptables, quand M Juncker déclare qu’ « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » ? Ces mêmes traités qui ont été imposés aux Etats contre la volonté des peuples. Qui ont été rejetés ici comme en Irlande ou au Pays -Bas. Sans qu’il en soit tenu compte !

Quel sens a l’égalité quand l’Etat, garant de l’unité et de l’indivisibilité de la République, prévoit de délaisser ses compétences au profit de « méga régions » commandées par l’Union européenne pour satisfaire aux besoins insatiables de la guerre  économique et des commis de la finance ? Quel poids aura un département rural face à aux métropoles qui produiront, nous dit-on, 60% de la richesse nationale ? Quelle garantie pour l’égalité d’accès des citoyennes et des citoyens aux services publics, à l’emploi, à la formation ?  

 

Quelle valeur a la Fraternité quand tout pousse à nous méfier du voisin, à cause de sa religion, de sa couleur de peau. Quand les travailleurs les plus pauvres et les chômeurs sont opposés à ceux qui parviennent tant bien que mal à sortir la tête de l’eau ?

 

Voilà des questions essentielles qu’il convient de faire venir  dans le débat public.

Chers amis, ne laissons pas travestir notre république, ne la  laissons pas somnoler. Inlassablement agissons pour la reconquête des droits.  Droit au Travail.   Droit A l’éducation et à la culture.  Droit à la santé.  Droit a l’alimentation de qualité, à l’eau, aux transport, à l’énergie.

 La Démocratie n’est rien d’autre que L’égalité des droits.

 J’ajoute que démocratie et laïcité sont deux termes identiques.

  Les massacres du début de l’année contre la rédaction de Charlie Hebdo et contre nos compatriotes de confession juive auront malgré tout permis au peuple français de se fédérer autour de l’essentiel. A nous de pousser plus loin ce désir de partage, ce refus de l’intolérance, de répondre aux nombreuses questions que la formidable marche du 11 janvier a laissé en suspens.

 

N’avons-nous pas à cœur, à travers ces élections départementales, de remettre sur ses pieds l’idéal républicain, de redonner un sens concret aux valeurs républicaines.

 

Car s’il y a bien une institution dont l’existence même est liée à la République, c’est bien le département. Né avec la grande révolution, espace de solidarité promoteur des politiques sociales en direction des salariés, de la petite enfance et de la jeunesse, du handicap et des personnes âgées, le département est surtout le garant irremplaçable de l’égalité républicaine sur l’ensemble du territoire.

Cette institution est frappée de plein fouet par les brutales politiques d’austérité qui assèchent les services publics et réduisent chaque année ses marges de manœuvre. Une austérité qui n’est rien d’autre que le cheval de Troie de la réforme territoriale, vouée selon ses concepteurs à réduire encore et toujours la dépense publique et l’investissement utile aux besoins exprimés par la population.

D’où l’importance d’élire des conseillers départementaux communistes et progressistes, et des conseillers départementaux qui, à leurs côtés, refusent l’austérité.

 

 Et, les familles populaires du Lot et Garonne vont en avoir rudement besoin.

Vous avez peut-être observé dans l’actualité ces derniers jours l’attaque cinglante de la cour des comptes, toujours en avance d’une guerre dans la bataille idéologique, contre nos services publics : trop chers, trop nombreux, trop coûteux nous disent ces bureaucrates avides de chiffres.

Cette charge doit nous rappeler combien il va falloir redoubler d’efforts pour défendre pied à pied les politiques publiques et les services publics départementaux, qui font l’objet d’une attaque sans précédent à travers les feux croisés de la réforme territoriale et de l’austérité généralisée. Au-delà du sort pour le moins inquiétant qui sera réservé aux agents publics, c’est toute une conception de la solidarité territoriale et de l’action sociale qui est remise en cause

 

Chers amis,

Au début de mon propos, j’ai évoqué ce que les autres forces politiques attendaient du scrutin de mars prochain. Pour nous, il est une étape qui compte dans la rude bataille en cours pour la relance de notre économie, pour offrir une perspective à la jeunesse, pour développer les services publics et défendre les biens communs contre l’accaparement capitaliste.

Contre les tenants du libéralisme et de l’austérité qui jouent aux cassandres en ne promettant que du sang et des larmes alors que les richesses produites n’ont jamais été aussi grandes, il faut affirmer sans relâche auprès de nos concitoyens l’importance de ce scrutin pour frayer l’alternative républicaine et sociale.

Il permettra de mesurer le poids des forces anti-austérité partout dans le pays pour dessiner l’indispensable convergence des progressistes et des écologistes qui luttent contre les règles absurdes de l’austérité érigée comme politique et qui souhaitent transformer cette société gangrénée par l’argent roi.

Alors, peut-être, une perspective politique pourra éclore ici, comme elle fraye son chemin dans de nombreux pays du continent.

Nous avons un peu plus d’un mois pour réussir. Déployons nous largement dans une campagne d’écoute, d’association des citoyens l’élaboration de propositions neuves pour votre beau département, une campagne de mobilisation. Et faites le comme vous savez le faire, les oreilles et le cœur ouvert, l’écoute et la tendresse pour nos interlocuteurs qui recherchent des repères, des idées, les moyens d’agir sur le cours des choses. Les moyens de pouvoir être maitres de leur destin. Ils nous attendent. Allons hardiment et ardemment à leur rencontre. Et avec eux ouvrons de nouveaux futurs, ouvrons les chemins d’une nouvelle espérance

 

Discours de Patrick Le Hyaric lors de la présentation des candidats PCF-FDG pour les élections départementales

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le 18 février 2015

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